L’épreuve d’effort est un test physique réalisé sous un strict contrôle médical permettant d’analyser le comportement du cœur et du système respiratoire dans le cadre d’un effort intense.

A quoi sert-il ?

L’épreuve d’effort consiste notamment à mesurer VMA, VO2 Max et seuils, trois paramètres étalon pour évaluer le degré de forme du sportif. Le principe du test d’effort est d’accroître le travail du cœur en augmentant ses besoins en oxygène par un effort musculaire réalisé sur un vélo ou sur un tapis roulant et d’enregistrer en permanence l’électrocardiogramme pour y détecter d’éventuelles anomalies. Les données recueillies sont ensuite exploitées lors des périodes de préparation afin d’établir les programmes d’entraînement les plus précis. Le test, également considéré comme une épreuve d’exploration cardiologique, permet au médecin de prévenir les éventuels risques cardiaques. « Il s’agit de vérifier si le cœur est capable d’affronter un effort physique important, s’’il n’existe pas chez le sportif de risque d’évènement cardiaque indésirable», détaille Mehdi Roudesli, l’un des médecins de l’IRMSHN. Cet examen permet de révéler un trouble du rythme ou une souffrance du myocarde liée à une sténose des artères coronaires ,qui n’apparaissent qu’à l’effort et que l’on ne voit pas sur l’électrocardiogramme de repos.

Comment se déroule-t-il ?

Le test débute par un entretien. Le patient est interrogé sur ses antécédents familiaux et ses risques cardiovasculaires liés à une éventuelle consommation de tabac, à la présence de cholestérol, de diabète, d’hypertension ou d’obésité. Il se poursuit par un examen clinique réalisé par un médecin de l’Institut : écoute du cœur et des poumons, prise de la fréquence cardiaque et de la tension. Ensuite vient le test en lui-même, que le patient réalise en tenue de sport, sur un vélo ou en course à pied sur tapis roulant. Les électrodes, placés sur le thorax du sportif, sont reliés à un électrocardiographe qui analyse précisément son rythme cardiaque. La tension est aussi régulièrement contrôlée.

La mesure des gaz expirés, parfois associée, nécessite la pose d’un masque facial ou d’un embout buccal avec pince-nez. L’épreuve en elle-même dure une vingtaine de minutes, suivant un protocole progressif de résistance au niveau du vélo (ou d’accélération du tapis roulant pour la course). La charge imposée au patient est augmentée par palier successif toutes les deux ou trois minutes. Avec un sportif entraîné et sans contre-indication, le test est effectué jusqu’à la limite physique de l’athlète. La durée du test dépend de l’âge, de la forme physique et de l’endurance du patient. Le test s’arrête soit lorsque la tension artérielle du patient devient trop élevée, soit quand il a atteint sa fréquence cardiaque maximale théorique, soit quand le patient et épuisé ou alors quand apparaissent des signes cliniques graves. Les mesures se prolongent encore quelques minutes après la fin de l’effort.

A qui s’adresse-t-il ?

L’épreuve d’effort est indispensable pour des patients qui présentent de vrais risques d’accident cardiaque. « Mais de plus en plus de sportifs poussent spontanément la porte de l’Institut afin de se soumettre au test », assure le Docteur Mehdi Roudesli. Sportifs d’expérience, de haut niveau, mais aussi tout simplement pratiquants à la recherche de performance. « Il constitue une base précieuse pour entamer la préparation d’un marathon», poursuit le médecin. « Globalement, le test est utile pour tous les types de sportifs et recommandé quand ils ont passé l’âge de 40 ans. Et pas seulement pour ceux qui reprennent une activité physique. Ce test permet de démasquer la pathologie. » Et de réduire le risque de mort subite pendant l’exercice physique.

Si plusieurs structures en Haute-Normandie sont équipées pour faire passer des épreuves d’effort, seul l’Institut Régional de Médecine du Sport de Haute-Normandie dispose d’un tapis roulant susceptible d’accueillir les handicapés en fauteuil.