Handifoot, vous connaissez ?


Handifoot, vous connaissez ?



Handifoot

Football pour les personnes en situation de handicap, le handifoot est le sport de prédilection de Stéphane Delalandre, capitaine de l’équipe handisport du HAC. À quarante ans, ce joueur international est un des pionniers du club handisport du HAC. Atteint d’une Stargardt (maladie génétique qui altère la vision), cet athlète de haut niveau vient de fêter une belle victoire… Voy !

Depuis combien de temps le handifoot existe-t- ilenFrance?EtauHavre?

Le handifoot existe depuis très longtemps. Au Havre, il existe depuis 1995. C’est mon grand frère Ludovic qui a fondé une association pour le handisport. Au début, il y avait peu de championnats et nous avons été un peu pionniers en France. Puis, un centre de formation s’est ouvert à Bordeaux suivi de deux autres à Paris. Depuis 2006, nous sommes affiliés au HAC, l’équipe valide de foot.

Pouvez-vous nous expliquer les différences entre le cécifoot et le handifoot ?

Il existe deux catégories. Les personnes aveugles (les « B1 ») pratiquent ce qu’on appelle le cécifoot. Il existe des équipes constituées de personnes malvoyantes (les « B2 » et « B3 ») qui pratiquent le handifoot, ce qui est le cas de l’équipe du HAC.

Depuis combien de temps les compétitions de handifoot existent-elles (en national et en international) et comment cela se passe-t-il ?

Le premier championnat de handifoot réalisé en France à titre expérimental a eu lieu il y a 19 ans, en 1995. Au niveau national, les compétitions se déroulent tous les ans sur six mois. Au niveau international, le mondial a lieu tous les deux ans.

Depuis combien de temps les compétitions de handifoot existent-elles (en national et en international) et comment cela se passe-t-il ?

Le premier championnat de handifoot réalisé en France à titre expérimental a eu lieu il y a 19 ans, en 1995. Au niveau national, les compétitions se déroulent tous les ans sur six mois. Au niveau international, le mondial a lieu tous les deux ans.

Comment se pratique le « handifoot » ? Les joueurs sont-ils guidés pendant le jeu, comme dans le cécifoot ?

Pour le cécifoot, les personnes sont non-voyantes et il y a une personne derrière les buts qui les guide. Avant, il y avait une alerte sonore lorsque les joueurs approchaient du but ; mais cela perturbait les joueurs et ils ont décidé de supprimer cette alerte. Pour signifier qu’ils ont le ballon, les joueurs disent « Voy » (ce qui signi e « j’arrive » en espagnol). Dans l’équipe du HAC, nous sommes tous malvoyants et nous n’avons pas besoin de guide ou d’autre chose. Par contre, notre gardien de but est valide, ce qui est le point commun que nous avons avec les joueurs non-voyants.

L’équipement est-il adapté en fonction de la cécité ?

Oui pour les personnes non voyantes le ballon est plus lourd (410 g au moins et 430 g au maximum) et sonore. Mais pour notre catégorie, on se rapproche du futsal « valide ». Notre terrain est celui du futsal et nos règles aussi. Même si les règles des personnes non-voyantes sont aussi adaptées nous ne faisons pas partie de cette catégorie.

Etes-vous suivi par une équipe médicale ?

Uniquement si nous sommes en équipe de France. Pour les compétitions internationales nous faisons l’objet de tests médicaux bien sûr mais au niveau national un certi cat médical sur lequel est inscrit notre catégorie et notre acuité visuelle par nos ophtalmologistes respectifs et nos médecins traitants fait l’affaire.

Combien il y a-t-il de joueurs sur le terrain au total ?

Sur le terrain nous sommes quatre titulaires plus des remplaçants. Au total, dans notre équipe nous sommes huit plus deux gardiens, pour que nous puissions être remplacés.

Le foot vous a-t-il permis d’une certaine manière d’affiner votre vision ?

Oui cela m’a vraiment permis d’af ner en quelque sorte. Je suis très physionomiste et mon ouïe s’est beaucoup développé.

Que vous apporte l’activité sportive dans votre vie ?

La relation avec les autres… Sur le terrain, on se complète et c’est cela qui fait notre force ! Ça, c’est génial !

Un exemple ?

Par exemple, un autre joueur qui a une vision centrale et qui ne voit pas sur les côtés me complétera là où moi j’ai des manques visuels. Au début ce n’était pas simple, mais maintenant, depuis le temps que l’on joue ensemble, on se connaît…

Le fait d’être af lié au HAC vous permet-il de sortir un peu de l’ombre ?

Cela nous permet d’être reconnus en tant que sportifs. Chaque année, nous faisons des matchs de sensibilisation à l’université du Havre où les personnes valides et malvoyantes se rencontrent. On participe également au Tournoi de Niort qui est un tournoi futsal valide. Cette année, lors d’un match à Marseille, il y avait même la première équipe féminine handifoot. C’est au niveau international que les choses doivent changer : on se bat pour être reconnus en tant que catégorie paralympique comme les joueurs de cécifoot.

Comment les jeunes qui le souhaitent peuvent-ils venir pratiquer le Handifoot avec vous ? Malheureusement, nous n’avons pas de centre de formation dans la région. L’idéal serait que l’école spécialisée pour amblyopes de Mesnil-Esnard puisse créer une équipe, mais celle-ci est trop petite pour le faire. Les quelques jeunes malvoyants qui viennent s’entraîner avec nous sont très enthousiastes, ils peuvent rencontrer du monde, se défouler, gagner en assurance et prendre con ance en eux. Nous avons recruté deux jeunes qui viennent apporter de la fraicheur et de la force aussi !

Propos recueillis par Laurianne Bandia



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